Le tourisme de mode est un marché de niche issu de trois grands segments : le tourisme créatif, le tourisme culturel et le tourisme de shopping. Ce type de tourisme se définit comme l’interaction entre les organisations de marketing de destination, les prestataires touristiques et les établissements d’hébergement pour promouvoir la « consommation » de la mode. Et quelle meilleure destination que les Etats-Unis pour faire ses emplettes, découvrir l’histoire de la mode et fouler le sol de magasins légendaires ? Vous avez l’ESTA pour voyager aux Etats-Unis ? Voici tout ce qu’il faut savoir sur le fashion tourism !

Les métropoles américaines choisissent la diversification touristique

Les grandes villes américaines ne négligent aucun débouché pour maximiser leurs recettes touristiques, dans une logique assumée de diversification, par opposition à ce que l’on retrouve en France, où les villes essaient plutôt de se spécialiser dans certains créneaux, comme la mode à Paris, la viticulture à Bordeaux, le tourisme balnéaire dans le Sud, etc.

La mode est une industrie mondiale qui repose dans un premier lieu sur l’événementiel comme les Fashion Weeks et les défilés de haute couture. Ces événements sont le plus souvent le point de départ de la « haute saison de la mode », avec des événements annexes, des soldes dans les magasins de prêt-à-porter, la sortie de nouvelles collections, etc. La mode devient même un nouveau point d’ancrage touristique en dehors de la période estivale. C’est bien connu : on s’habille mieux par temps froid.

De New York à Lagos en passant par Séoul et Lisbonne

Le bureau du maire de Londres et la New York City Economic Development Corporation ont ouvert la voie à un tourisme de mode basé sur une stratégie de long-terme. Les expériences réussies de ces deux grandes métropoles ont inspiré d’autres villes pour leur emboiter le pas, comme Rome, Lisbonne, Tokyo et surtout Séoul, qui organise chaque année sa « Quinzaine de la mode », mettant à profit son énorme parc de complexes, de centres commerciaux et de rues marchandes. Cette quinzaine est aujourd’hui plébiscitée par plus de deux millions de touristes. Singapour a également lancé une semaine de la mode, et l’Office du tourisme local considère ce segment comme le principal catalyseur des arrivées touristiques pour la nouvelle décennie.

L’Afrique s’aligne également, puisque la ville de Lagos, au Nigéria, a récemment chargé la Central University of Applied Sciences de préparer un rapport sur « Le rôle émergent du tourisme de mode et la nécessité d’une stratégie de développement » afin qu’elle puisse évaluer les avantages que la mode pourrait apporter à son économie locale et régionale.

Le tourisme de mode bénéficie d’une conjoncture favorable

Dans le contexte d’amélioration du pouvoir d’achat et de développement d’une classe moyenne dans les pays émergents, le shopping s’est imposé comme un motif de voyage important qui déclenche l’achat de packs touristiques auprès des tour-opérateurs des grandes métropoles mondiales. D’ailleurs, les grands complexes commerciaux récemment ouverts proposent une signalisation en mandarin, en arabe et en russe, en réponse à l’afflux touristique de nouvelles nationalités (Chine, pays du Golfe et pays russophones).

Les visiteurs choisissent de plus en plus le shopping comme un moyen de découvrir la culture locale en faisant l’acquisition de produits locaux, en échangeant avec les artisans mais aussi en se rendant dans les magasins les plus célèbres, qui ont par exemple bénéficié d’apparitions dans des séries ou encore qui déploient une stratégie de communication offensive. Certaines destinations proposent des activités de shopping pour que les touristes puissent faire leurs achats, avec un business model qui implique le paiement d’une cotisation de la part des magasins inclus dans les circuits.